
Un jour, il y a plus de 20 ans, ma mère nous a préparé un dessert qui nous était inconnu jusque là et qui avait un nom bizarre : un crumble. Je ne précise pas un crumble
aux pommes, car, chez nous, c'est implicite. Un crumble, c'est aux pommes, c'est comme ça et c'est tout. J'ai tout de suite adoré ce dessert. Un étage de pommes fondantes, parfumées, et une couche sablée au bon goût de beurre, avec, entre les deux, un millimètre de pur bonheur (le jus des pommes qui a légèrement imbibé la pâte sablée, vous avez déjà remarqué ?). En plus, l'odeur d'un crumble en train de cuire, c'est tout bonnement irrésistible, peut-être bien la meilleure odeur au monde. D'habitude, je suis impatiente au possible et je me jette immédiatement sur mes desserts, mais alors là, le crumble, c'est encore pire, vous pouvez être sûrs que je me brûle à tous les coups : je ne
peux pas attendre.
Je ne m'étendrai pas sur les détails, mais, en 1995, je n'avais pas beaucoup d'appétit. Déjà que, le reste du temps, je ne mangeais que des pâtes (cf.
ce billet), mais là, c'était encore pire. Alors ma mère, ma super maman, me faisait des crumbles. Parce que c'était mon dessert préféré. Elle m'en faisait presque tous les jours, même. J'en mangeais un peu, pour lui faire plaisir.
Le crumble et moi, c'est une histoire particulière, donc. Et comme : 1) c'est très facile à faire (
la recette est ici), 2) Bergamonsieur adore ça, 3) ça me rappelle mes "jeunes" années, insouciantes, quand mes parents s'occupaient de tout et moi de rien, 4) c'est uuultra-bon, vous aurez compris que j'en fais très régulièrement.

Comme j'ai eu la main un peu lourde sur les quantités, il m'est resté un peu de pâte à crumble après avoir recouvert mes pommes. Je l'ai répartie dans deux ramequins, l'un contenant des mûres surgelées, l'autre des myrtilles. C'était très bon dans les deux cas, mais les mûres, ça a vraiment trop de pépins pour moi. Les myrtilles, c'est OK.

Le meilleur crumble reste le vrai, l'unique, le crumble aux pommes, celui de ma maman.
Quand j'y repense, elle avait d'ailleurs une bonne longueur d'avance sur la mode culinaire, ma mère : elle nous fait depuis plus de 20 ans des crumbles qui sont drôlement à la mode maintenant.