Je vous le dis tout de suite, c'est un truc de folie, le Christmas Pudding, un truc de grand malade : d'une part il doit cuire pendant 8 HEURES et AU BAIN-MARIE en plus, d'autre part il faut le préparer PLUSIEURS SEMAINES à l'avance, voire plusieurs mois ! Il faut dire ce qui est, ça fait un peu peur, cette histoire : bosser pendant une journée entièèère pour fabriquer un truc comestible (?) que l'on mangera (peut-être ?) dans plusieurs semaines (s'il n'est pas moisi... ?). Mais non, foi de Bergamote, je n'ai pas peur de faire des marrons glacés - dont la fabrication demande plus d'une semaine - alors ce n'est pas un pudding (anglais, de surcroît) qui va m'intimider.
La tradition veut que l'on prépare le Christmas Pudding avant le dimanche qui précède le dimanche de l'Avent ("Stir Up Sunday", en anglais) - tiens, c'est joli, comme phrase. Cette année, le dimanche de l'Avent tombant le 28 novembre, il faut donc préparer son pudding avant le 21. Ouf, juste à temps.
Avant de commencer, prévoyez une journée complète de libre : c'est qu'il faut le surveiller, ce bain-marie long de 8 heures.
J'ai appliqué la recette de Pascale Weeks, ma référence en matière de desserts anglosaxons. Elle tient sa recette de sa belle-mère qui elle-même la tient de Delia Smith (j'ignore tout-à-fait qui est cette personne, ceci dit :-). Je recopie la recette, telle que je j'ai faite, ici :
CHRISTMAS PUDDING
(pour 10 personnes)
100 g de beurre
50 g de farine
1 pincée de levure chimique
110 g de pain de mie coupé en petits cubes
1 cuil. à café rase d’un mélange 4 épices
1 pointe de couteau de cannelle
225 g de sucre roux
275 g de raisins secs
220 g de raisins blonds
25 g d’écorces d’oranges confites coupées en dés
25 g d’amandes entières concassées
1 pomme pelée, épépinée et coupée en petits dés
Le zeste d’un demi citron
Le zeste d’un demi orange
2 cuil. à soupe de rhum
15 cl de bière Guinness
2 œufs
Un bol en verre (contenance de 1,5 litres) beurré
La veille
Dans un grand saladier, mélangez le beurre coupé en petits cubes, la farine, la levure, les dés de pain de mie, les épices et le sucre. Ajoutez les raisins, les écorces d’orange, les amandes, les dés de pomme et les zestes et mélangez bien. Dans un petit bol, mettez le rhum, la bière et les œufs et mélangez. Ajoutez ce mélange au mélange précédent et mélangez bien. La consistance doit être assez molle. Couvrez le saladier avec un torchon et laissez reposer une nuit.
Le lendemain
Mettez le mélange dans votre bol en verre beurré. Ajoutez deux couches de papier sulfurisé juste à la taille du moule. Couvrez avec deux feuilles de papier d’aluminium. Fabriquez une poignée avec de la ficelle de cuisine. Placez le bol dans une casserole remplie d’eau bouillante à mi-hauteur du bol et laissez cuire pendant 8 heures.
Pendant toute la cuisson, il faut que l’eau arrive à mi-hauteur du bol, ce qui revient à rajouter de l’eau environ toutes les demi- heures.
Lorsque c’est cuit, retirez le papier d’aluminium et remplacez-le par du papier d’aluminium propre.
Conservez ce pudding jusqu’à Noël dans un endroit sec et frais.
Le jour de Noël, le Christmas Pudding, après avoir encore passé 3 heures au bain marie pour être réchauffé se déguste le plus souvent avec du «brandy butter» (sauce au beurre et au sucre, aromatisée au cognac) ou avec de la «custard», sorte de crème anglaise plus épaisse que celle servie en France, chaude.
Voilà. Et maintenant, les photos des étapes, dans l'ordre chronologique :
Les ingrédients secs :
Le "zestage" :
La suite des ingrédients secs :
Les ingrédients liquides :
Incorporation des liquides aux ingrédients secs :
Le mélange en cours :
Le mélange avant repos :
Le mélange après une nuit de repos (vous voyez, il va mieux, il est moins fatigué, n'est-ce pas ?) :
Le joli paquet-cadeau, bien reposé (et qui qui va prendre son bain ?) :
Pratique, la ficelle qui tient l'ensemble sert de poignée :
Tadaaaam ! Le résultat après 8 heures de bain-marie :
Vu de près :
Et hop ! Emballé c'est pesé. Direction un placard noir, frais et sec, jusqu'au 24 décembre :
J'ai bien hâte de déballer ce cadeau, moi ! (en même temps, j'appréhende un peu, j'espère qu'il va bien se conserver... je me retiens de le mettre au frigo).
Comme j'hésite entre le brandy butter et la custard, pour verser dessus à Noël (le jour du grand déballage), je ferai les deux - ça tombe bien, Pascale donne les deux recettes dans son petit livre Cookies, Muffins & Co, je l'ai - et je vous tiendrai au courant du résultat.
Normalement, j'aurais dû utiliser un "pudding basin", mais je n'ai pas ça, alors j'ai pris mon saladier en verre. Pour le bain-marie, j'ai posé le saladier dans le panier de ma cocotte-minute, et j'ai déposé le panier au fond de la cocotte (sur l'espèce de crochet prévu à cette effet). Je n'ai pas mis le couvercle de la cocotte, car il faut surveiller le bain-marie et remettre de l'eau toutes les 30 minutes environ (merci Bergamonsieur qui m'a relayée pendant 1h30, et qui a pris les photos - bein oui, j'ai que deux mains, alors zester et photographier en même temps c'est pas facile). La recette d'origine requiert de la "suet" (graisse de boeuf), souvent remplacée par de la "vegetable suet" en ces temps incertains, mais comme je n'avais envie d'utiliser ni l'une ni l'autre, j'ai mis du beurre (oui, c'est mon deuxième nom, Bergamote De Beurre).
Vous savez quoi ? Ca sent hyyyyper bon, le Christmas Pudding en train de cuire, hier soir j'avais envie de me jeter dessus. Il a cuit de 16h à minuit, et je n'ai même pas pu le goûter. Dingue. Ceci dit, je peux déjà dire que crue, la pâte est délicieuse.
Et voilà, wait & see.
Maintenant, il va falloir que je m'occupe de mes futurs marrons glacés, car c'est pour bientôt, et ça demande du temps, ces petites choses.
Edit : pour lire le "verdict", cliquez ici.
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