18.10.11

le Flan Magique à la Noix de coco (ou Cocoland, pour les intimes)

Au départ, quand on nous l'a donnée (dans les années 90), cette recette s'appelait "Flan Martiniquais". Mais d'une part je n'aime pas vraiment ce nom, et d'autre part mon (grand) p'tit frère l'a rebaptisé "Cocoland" (je raffolais tellement de ce dessert qu'on en faisait chaque semaine à la maison, et un jour, mon frère en a eu assez et a lancé un "ah non, encore un cocoland !").

A l'origine, la recette comporte du caramel, mais je trouve que, déjà esthétiquement il teinte malheureusement la partie flan, et, gustativement, il donne un peu d'amertume au résultat et masque le bon goût du lait concentré sucré. Mais comme il facilite le démoulage, j'ai feinté et ai remplacé ledit caramel par... du sirop d'érable, bien sûr ! Démoulage impeccable, pas de coloration de la partie flan, aucune amertume à l'horizon et en prime un léger goût très discret de sirop d'érable.

Avant, je réalisais cette recette dans un moule à soufflé, rond et à bords hauts. Mais j'ai vu que certains le préparaient dans un moule à cake (long et rectangulaire) et le coupaient ensuite en tranches, présentation que je trouve fort jolie.

Voici donc la recette, revue et corrigée, encore meilleure :

Flan à la noix de coco

1 boîte de lait concentré sucré (400g)
le même volume de lait
125g de noix de coco râpée
3 oeufs
1 sachet de sucre vanillé
1 (ou 2) cuillèrée(s) à soupe de sirop d'érable

Verser le lait concentré sucré dans un saladier. Remplir la boîte vide avec du lait. Verser le lait dans le saladier. Ajouter les jaunes d'oeufs, le sucre vanillé et la noix de coco. Mélanger.
Monter les blancs en neige. Les ajouter délicatement au mélange précédent. Mélanger délicatement.
Verser un peu de sirop d'érable dans le fond d'un moule à cake préalablement beurré.
Verser doucement le contenu du saladier dans le moule.
Faire cuire au bain-marie, dans le four à 200°C, pendant 40 minutes.
Laisser complètement refroidir. Réfrigérer.
Démouler bien froid.


Attention :
- le bain-marie doit déjà être bouillant quand vous enfournez le tout.
- le flan doit être démoulé bien froid, sinon vous risquez de vous retrouver avec une grosse flaque de flan...
- il est préférable de placer la grille dans la position la plus basse du four
- le dessus du flan dore généralement très vite, couvrez-le assez rapidement d'une feuille de papier aluminium.

Ce qui est pratique, c'est que la boîte de lait concentré sucré sert de verre doseur pour le lait. Moins de vaisselle, et pas une goutte de lait concentré sucré de perdue, le lait permet de "rincer" l'intérieur de la boîte.

C'est vraiment magique, ce truc, les deux "strates" se forment toutes seules :Ce cocoland, c'était le gâteau que Bergamiss m'avait demandé pour son anniversaire. Elle était ravie.

En parlant d'anniversaire, je ne vous ai pas montré mes cadeaux ! Les voici, servis sur un plateau :Ils connaissent mes goûts, dans ma famille, je crois que je suis cernée :)

6.10.11

la recette secrète des gaufres de ma grand-mère

Ma grand-mère était la reine des gaufres, non, la magicienne des gaufres. Elle nous en faisait toujours, à chaque fête de famille, à chaque fois que nous lui en demandions, c'est-à-dire tout le temps. Ma grand-mère nous a quittés il y a deux semaines, emportant avec elle sa recette secrète de gaufres. Pourquoi secrète ? Parce qu'elle n'a jamais pesé aucun ingrédient, elle a toujours tout fait au hasard (en fait, pas vraiment, elle avait ses propres repères), avec un verre doseur qui n'avait plus de graduations depuis 50 ans et un saladier en plastique blanc du même âge.

Un jour, la télé est même venue filmer ma grand-mère. Vous pouvez admirer sa totale maîtrise du lancer de coquille d'oeuf dans le petit reportage visible à cette adresse. La journaliste m'avait dit "si vous voulez que sa recette reste secrète, nous pourrons 'flouter' les quantités". Rires dans la salle. T'inquiète, ma p'tite dame la journaliste, y'aura pas besoin de flouter...
J'avais adoré une des répliques de ma grand-mère : "il n'y a pas trop de grumeaux, aujourd'hui, et puis de toute façon ils s'en vont en cuisant". Et c'était vrai. Pas qu'il n'y avait pas de grumeaux, ils étaient carrément gros comme des noisettes, mais qu'ils s'en allaient en cuisant, hé bé oui, c'était vrai.
Je réponds tout de suite à une question qui revient souvent, quand les gens regardent le reportage : oui, mon grand-père dormait vraiment, malgé les 2 fois 800 Watts des projecteurs et la tripotée de journalistes, cameramen, etc. Il s'est réveillé en entendant le crépitement de la pâte à gaufres versée dans le gaufrier. Il est trop fort, pour les desserts. Il doit avoir comme une antenne incorporée.
L'équipe télé, qui n'allait pas avoir le temps de déjeuner, s'est jetée comme nous sur les gaufres, il n'en est pas resté une miette.

Une dernière anecdote, avant de vous donner la recette. Je l'ai déjà racontée, mais vraiment, elle est trop chouette :
Ma grand-mère : Alors, ce qu'il faut savoir, c'est que cette pâte à gaufre ne fonctionne pas bien du tout dans un gaufrier Tefal.
La journaliste : euh, madame, il ne faut pas citer de marques...
Ma grand-mère : je n'ai pas dit de marque, j'ai dit Tefal !?! Donc, je disais, ça ne marche pas dans les gaufriers Tefal...

La recette maintenant (si vous avez visionné le reportage, vous savez pourquoi elle restera toujours secrète, même après ce billet).

Les Gaufres de 'Mère Hélène
(pour une quantité non négligeable de gaufres)

500 g de farine
1/2 litre d'eau
1/4 litre de lait
3 càs de sucre
1/4 de paquet de levure chimique
3 oeufs
3 càs d'huile
un peu de gros sel fondu dans un peu d'eau chaude
du beurre

Dans un grand et vieux saladier Tupperware blanc orphelin de son couvercle (très important, le saladier, fondamental même), mélangez les ingrédients dans l'ordre (ah oui, pasque c'est important ça aussi, l'ordre, surtout quand on n'a pas vraiment les quantités...). Priez le ciel, les oiseaux ou qui vous voulez, et enfin rajoutez un oeuf ou de l'eau ou de l'huile selon votre humeur (bein oui elle faisait ça ma gand-mère, en fonction de la consistance, si si). Croisez les doigts, et versez dans un gaufrier-surtout-pas-tefal. Sortez du gaufrier et laissez légèrement tiédir sur une volette. Dégustez en pensant à ma grand-mère.

Pour vous dire à quel point elles étaient bonnes ces gaufres, nous les comptions. "Qui n'a pas eu sa deuxième gaufre ?". Comme ça pas de jaloux. Ma grand-mère les faisait toutes cuire pour nous, elle mangeait juste la dernière.

Voilà, jusqu'à maintenant je ne voulais pas la donner, cette recette, mais maintenant c'est différent. Un petit hommage à ma Mémère.

22.9.11

ma Grand-Mère s'en est allée...

Ma grand-mère des Vosges s'est endormie pour toujours ce matin. Elle allait avoir 85 ans. Pas un mot plus haut que l'autre, toujours gentille, calme, patiente, de bonne composition, je ne l'ai jamais entendue dire du mal de qui que ce soit ; elle s'occupait de son potager et de ses fleurs comme pas deux. Elle avait une façon de ranger les placards... disons... bien à elle (je crois bien avoir hérité de ces gènes-là, d'ailleurs). Ma grand-mère était la reine des gaufres ; elle en faisait à chaque fois que nous venions, c'était la tradition. La télévision était même venue la filmer, le reportage est toujours visible, dans ce billet(clic) . Je ne peux pas le regarder, pas encore. Plus tard, quand le chagrin se sera un peu atténué.

Ma grand-mère est morte, le jour de mon anniversaire.

Mémère, si le paradis existe, je sais que tu y es.

5.9.11

Macarons Pure Vanille

Les macarons de toutes les couleurs, à tous les parfums, c'est la grande mode. Oh, il y a bien eu une période où les cupcakes avaient la cote, mais, franchement, un cupcake, c'est plus joli que bon (le glaçage crème au beurre, beurk). Ah oui, aussi, plus récemment on a pu assister à une timide percée des "whoopie pies" (qui sont vraiment mignons) mais je n'en ai jamais fait (ils ressemblent trop aux faux hamburgers que l'on pouvait fabriquer en pâte à modeler Play-Doh, quand j'étais petite, vous savez, avec une machine spéciale).
Je disais donc, les macarons multicolores à tout et n'importe quoi, c'est "fashion". Sauf que, pour moi, un bon macaron, c'est forcément à la vanille (je parle du macaron dit "parisien" ou "gerbet"). J'aime aussi ceux au caramel (même s'il est trèèès difficile d'en trouver des corrects, car souvent beaucoup trop sucrés ou carrément proches de la meringue), à la réglisse ou à la pistache (parfois). Mais mes préférés, ce sont ceux à la vanille. C'est sur ce parfum que je peux juger de la qualité d'un macaron.
Comme on n'est jamais si bien servi que par soi-même, eh bien je me suis fait des macarons, à la vanille, avec pleiiiiin de vanille, à ma façon.
Pour les coques, j'ai testé une recette du dernier livre que j'ai acheté (rectification : que Bergamonsieur m'a offert pour mon anniversaire - en avance, j'ai triché), "Patisserie ! l'ultime référence" de Christophe Felder, en y ajoutant une gousse de vanille entière.
Pour le fourrage, j'ai bidouillé un genre de crème mousseline d'après une recette de Pauline Unger, en y ajoutant (eh oui !) une gousse de vanille entière.

Macarons Pure Vanille
(pour environ 25 macarons)

Pour les coques :
225g de sucre glace
125g de poudre d'amandes
100g de blancs d'oeufs (3 blancs)
25g de sucre en poudre
1 gousse de vanille

Pour le fourrage :
3 jaunes d'oeufs
25cl de lait
50g de sucre
25g de farine
50g de beurre
1 gousse de vanille

Pour les coques : Mixer très rapidement le sucre glace, la poudre d'amande et la gousse de vanille coupée en tronçons. Tamiser le mélange.
Monter les blancs en neige, quand ils sont mousseux incorporer le sucre en poudre, laisser tourner (vitesse maximale) pendant 10 minutes.
Incorporer à la maryse le mélange sucre/amandes/vanille.
Avec une poche à douille, dresser les macarons sur un tapis de cuisson.
Enfourner pendant 12 minutes à 160°C.
Laisser complètement refroidir avant de retirer délicatement les coques.

Pour la crème : Couper la gousse de vanille en tronçons, mixer avec le sucre. Tamiser.
Dans une casserole, hors du feu, fouetter les jaunes d'oeufs avec le mélange sucre/vanille, ajouter la farine, puis le lait. Mettre à cuire en fouettant constamment jusqu'à ce que le mélange épaississe. Retirer du feu. Laisser tiédir 5 minutes.
Ajouter le beurre. Mélanger. Laisser refroidir.
Coller les coques deux par deux avec un peu de crème vanillée.


Raaah, ils étaient exactement comme je les voulais *soupir*. Ultra-vanillés, moelleux, parfumés, et qui "goûtent" bien les amandes (sinon, c'est pas des macarons mais des meringues). On sent même les petits grains de vanille qui éclatent sous la dent.
Le seul défaut de ma recette : le fourrage contenant une grande proportion de lait, il a tendance a ramollir les macarons le lendemain. Bah, pas grave : voilà un bon prétexte pour tous les manger le jour même :)
Quant au fourrage, il y en avait trop, pas grave non plus : à la petite cuillère, c'est un délice !

26.8.11

Shortbreads... absolument parfaits.

Oui oui oui, pas de fausse modestie, la fournée d'hier soir était absolument parfaite. Pile comme j'aime mes shortbreads. "C'est quoi un shortbread ?" vous demandez-vous peut-être. Ce sont des biscuits sablés pur beurre ; la première fois que j'en ai mangé ils étaient industriels (de la marque "Walkers"), mais vraiment délicieux. Quand j'avais regardé la liste des ingrédients, quelle joie : du sucre, du beurre, de la farine et du sel. Que des bonnes choses.

Evidemment, j'ai eu envie d'essayer moi-même. Après quelques petites recherches, j'ai fini par trouver LA recette parfaite (elle est ici-clic! ). Trop facile : il suffit de retenir 123SBF. C'est-à-dire 100 grammes de sucre, 200 grammes de beurre, 300 grammes de farine. Le tout pendant 30 minutes à 150°C.


Hier soir, nous avions mis Masterchef à la télé (je m'étais pourtant promis de ne plus regarder, je préfère Topchef, mais bon, on ne sait jamais, ils pourraient présenter des desserts sympas ?), et lorsqu'un des candidats a préparé un dessert avec un sablé et des fraises, Bergamonsieur m'a demandé : "tu nous prépares des sablés ?" (sans fraises, je n'avais pas de fraises, juste des mûres mais il y a trop de pépins). Ok, c'était parti. J'ai sorti le beurre du frigo pour le laisser ramollir (il était déjà tard dans la soirée).

Quand j'ai attaqué la préparation proprement dite, il était bien 23h30 (y'a pas d'heure pour des shortbreads hein :)

J'ai demandé à Bergamonsieur quelle quantité de sablés il désirait, il m'a répondu "bein t'as qu'à faire la plaque de beurre". OK, 250 grammes de beurre, c'est parti. Tiens, ça me fait penser à quelque chose : il y a quelques minutes, quand j'ai tapé "walkers shortbread" dans mon moteur de recherche, pour savoir si l'on écrivait Walkers ou Walker's (je précise que, comme d'hab', je n'ai aucun lien avec eux, ni pub, ni actions, ni "sponsoring"), quand Google m'a suggéré "walkers shortbread calories" !!?!!? Nan mais sérieusement, si on a vraiment peur des calories, on mange pas des shortbreads... C'est un peu comme chercher "kouign-amann + régime", faut pas avoir peur des paradoxes...


Bref, comme Bergamonsieur voulait des "shortbreads bâtons" (ceux avec les petits trous dessus), j'ai fait des rectangles. Mais comme je voulais réessayer mon tampon à biscuits (cf mon billet précédent ), j'ai aussi fait quelques ronds.
Verdict : premièrement, la pâte à shortbreads est beaucoup plus facile à "tamponner" que celle de mon précédent essai, deuxièmement, eh bien... je préfère les shortbreads (ah ce bon goût de beurre, ce sablé !). J'ai juste eu une crainte à un moment : à peu près à mi-cuisson, j'ai eu l'impression que les "écritures" étaient en train de s'effacer, mais non, tout s'est bien déroulé.

A ce propos, j'ai lu que certain(e)s tamponnaient les biscuits après cuisson, immédiatement à la sortie du four. Je serais curieuse d'avoir leur retour à ce sujet.

Bon, une fois de plus, j'ai mis trop de photos, mais je n'ai pas pu me résoudre à en supprimer. N'hésitez pas à cliquer sur l'une d'elles, en gros plan on voit bien la texture friable et sablée (on arrive même presque à imaginer le bon goût du beurre).


A l'heure où je vous parle, il y a belle lurette que les 750 grammes de shortbreads ont été engloutis :) Les derniers mots des enfants : "mais pourquoi y'en a plus ?".

24.8.11

"Biscuits Maison" (trop mignons) au sésame noir

Quand j'ai vu les biscuits pistache et sésame noir de Mercotte fin juin, j'ai tout de suite su qu'il me fallait ce tampon à biscuits. Et puis je n'y ai plus pensé. La semaine dernière, je me promenais dans une librairie, quand soudain j'aperçois, sur un présentoir, le coffret en question (le seul, le dernier). C'était un signe : ni une ni deux, j'achète le truc (environ 10 euros, je ne me suis pas ruinée).


Le petit livre est très mignon, avec de belles photos, le tampon quant à lui est vraiment super chouette, j'adore.
J'ai tout de suite testé la recette de Mercotte.

Biscuits Maison au sésame noir :
pour une quinzaine de sablés

100g de beurre
100g de sucre de canne (roux)
1 œuf
200g de farine
1 càs rase de crème de sésame noir


Dans un saladier, avec une spatule de bois, crémez le sucre et le beurre, incorporez la crème de sésame. Ajoutez l’œuf puis la farine. Continuez à mélanger jusqu'à ce que la pâte se détache des parois du saladier et s'amalgame bien.
Étalez la pâte obtenue sur du papier cuisson, sur une épaisseur de 5 ou 6 mm et laissez-la reposer au frais pendant au moins une heure.
Préchauffez le four à 180°.

Sortir la pâte et y faire des marques avec le tampon, lentement mais fermement, régulièrement, sur toute la pâte. Remettez au frais quelques instants si la pâte s'est réchauffée. Découpez la pâte avec un emporte pièce rond (ou un verre) de la taille du tampon. Déposez délicatement les biscuits (en les espaçant suffisamment) sur une plaque recouverte de papier cuisson et enfournez pendant 12 min. Laissez refroidir avant de déguster (on peut très bien les conserver dans une boîte en fer).

Verdict : j'ai un peu galéré au départ, il faisait super chaud chez moi, la pâte ramollissait très vite. Pour avoir testé les deux techniques, il vaut mieux faire les marques au tampon AVANT de découper à l'emporte-pièce plutôt que l'inverse, c'est moins risqué. Entre chaque marque au tampon, je passais un peu de "blush" (de la farine) sur le tampon, avec un pinceau, juste un voile (qui adhère tout seul au silicone, une histoire d'électricité statique je suppose).


Les biscuits ont une couleur surprenante, ils sont gris, ils sont très bons, craquants et friables, avec un bon goût de sésame, mais peut-être pas assez sucrés pour moi. Les "écritures" ont bien résisté à la cuisson, je suis contente.


Pour les derniers biscuits, sur une idée de Bergamonsieur ("je verrais bien des petites graines de sésame dedans") j'ai saupoudré le papier cuisson de graines de sésame avant d'y déposer les biscuits. Le résultat était encore meilleur. Pour ce qui est de la pâte de sésame noir, je l'ai trouvée à Paris, dans un magasin japonais pas très loin de l'Opéra, mais je ne saurais plus vous dire son nom. Pour dénicher le pot, j'ai dû demander à un vendeur : tout est écrit en japonais et uniquement en japonais :)


Je vais bientôt récidiver avec mon tampon, c'est sûr, mais cette fois j'essaie avec ma recette de Shortbreads.


10.8.11

Moelleux aux Mûres (gâteau aux allures de clafoutis)

Me voici de retour, avec une nouvelle recette. Il s'agit de mon adaptation du "clafoutis" de Christophe Michalak, d'après sa recette que j'avais repérée sur le blog de Mercotte. J'ai écrit clafoutis entre guillemets, car il s'agit davantage d'un gâteau que d'un clafoutis, au niveau de la texture.

Je n'ai pas changé grand chose pour la pâte, juste quelques petites modifications, c'est au niveau des fruits et de la déco que j'ai bidouillé à ma façon : au départ, il s'agissait de cerises, mais les cerises, je ne les aime que fraîches, tombées de l'arbre, pas cuites. En plus, même si Bergapapa dit qu'il faut laisser les noyaux, moi j'ai horreur des noyaux dans le clafoutis, ça me gâche tout le plaisir : je ne peux pas engloutir d'énormes bouchées goulûment, je suis obligée de faire attention à mes dents et de recracher lesdits noyaux. C'est nul. Le comble (je plaisante) est que, dans la version originale, il faut laisser les queues des cerises ! Elles dépassent du gâteau. Mouais, c'est peut-être rigolo à regarder, mais à manger ça ne m'amuserait pas beaucoup beaucoup... Exit les cerises, et comme j'avais des mûres sous la main, j'ai mis des mûres (mais avec des fruits sans pépins ni noyaux ce serait encore mieux). Pour finir, j'ai volontairement omis la déco "dragées concassées", elles auraient blessé mon délicat palais ;-)

Allez, la recette, telle que je l'ai faite :

Moelleux aux mûres
(pour un moule à manqué de 24cm de diamètre)

125g de poudre d’amandes
150g de cassonade
20g de maïzena
3 oeufs
125 g de crème liquide
des mûres (quantité au goût)


Préchauffez le four à 180°. Fouettez ensemble tous les ingrédients (sauf les mûres).
Versez dans un moule préalablement beurré. Répartissez les mûres sur la pâte
Enfournez pendant 35 minutes environ (cela dépend de votre four et de votre moule), jusqu'à ce que le centre du gâteau soit cuit.
Démoulez tiède.

A la base, il fallait de la crème fraîche, mais je n'avais que de la crème liquide. Comme j'ai adoré le résultat, la prochaine fois j'essaie avec de la crème épaisse, pour comparer. Et dans un moule pas trop grand, cette fois (je vous ai indiqué la taille adéquate), pour que le résultat soit un peu plus épais que sur la photo :)

22.7.11

une page se tourne...

Eh oui, une page se tourne : après 11 années au collège, je "passe au lycée" (pour reprendre les paroles de Bergamoustique). Il était temps : 11 ans pour faire la 6ème, la 5ème, la 4ème et la 3ème... Même le plus mauvais de nos élèves fut plus rapide ;-)
Voilà, après 9 années dans le même collège de banlieue (ZEP, plan violence, ex-PEP4, APV), je plie bagage et m'apprête à investir un lycée bourgeois. D'un côté, j'ai envie de dire "ouf", mais d'un autre, je pense "snif". C'est qu'ils vont me manquer, les kékés, les ouaichouaich, les petits sixièmes, les grands troisièmes, les moyens quatrièmes ! Ils étaient turbulents, bavards, paresseux (oh, pas tous, bien sûr), mais aussi et surtout attachants, sympathiques, rigolos, travailleurs (oh, pas tous, bien sûr). C'était souvent difficile, fatigant, mais quand même, j'y étais bien.

Une petite anecdote, la dernière qui me sera arrivée dans ce bahut, l'avant-dernier jour de cours :
"- Madame, vous serez là, l'année prochaine ?
- Non, je ne serai pas là.
- Ah bon, vous partez en retraite ?"

NDLR : je vais bientôt avoir 35 ans...

Voili-voilou, quand même, je suis bien contente (je l'avais demandée cette mutation). Je sais que les élèves seront différents, leurs problèmes aussi, mais je suis bien contente, moi :)

Une page se tourne, un chapitre même.
Bonne fin de vacances à tous, et à bientôt pour de nouvelles aventures... sucrissimes, bien sûr !





29.6.11

Muffins loufoques (ou Cupcakes zinzin)


J'avais repéré ces drôles de moules sur un blog il y a déjà pas mal de temps. Et hier, ils sont arrivés. C'est grâce au décalage horaire avec le Québec : là, Noël c'est en juin :)

Je vous explique : hier, j'ai revu ma copine Véro du Québec. Elle est venue les bras chargés de cadeaux pour moi, cadeaux qu'elle et Maryse avaient achetés tout au long de l'année.

Hier j'ai attaqué les Butterfinger (barres chocolatées au beurre de cacahouète, introuvables en France, raaaah) et aujourd'hui j'ai essayé mes moules trop rigolos. "Silly Feet", que ça s'appelle. C'est la marque Wilton qui les fabrique.


Sur la boîte, la traduction m'a amusée : "avec les moules Silly Feet vous pourrez faire des créations qui ont bonne gueule" et "les moules Silly Feet sont des plus serviables". J'adore.


J'ai préparé une pâte à gâteau au chocolat (recette ici) à laquelle j'ai ajouté une pincée de levure chimique, je l'ai versée jusqu'au trait, et j'ai enfourné le tout à 150°C pendant 20 minutes. Avec le reste de pâte, j'ai réalisé 9 muffins dans des caissettes en papier.


Ci-dessous, la déco de Bergamiss :

Celle de Bergamoustique :

La mienne, avec des pépites de beurre de cacahouète ("Chipits Reese", également introuvables en France) :

Et pour finir, le même muffin "en coupe" (on voit bien la pâte de spéculoos qui m'a servi de colle alimentaire) :

Ces moules sont géniaux, on s'est éclaté à les décorer, merci les copines !


[je me demande si ce sont les cupcakes qui sont zinzin ou bien moi : avant de poster ce billet, je suis allée vérifier dans mon Petit Robert que l'adjectif "zinzin" était bien invariable...]

26.6.11

un gâteau pour les dingues de chocolat et de noix de coco

J'adooore le chocolat, j'adooore la noix de coco et j'adoOore encore plus le mélange des deux. Comme diraient mes élèves, je "kiffe les bounty" (j'en fabrique même, cf. ce billet) par exemple. J'ai déjà fait des bébés tourtes chocolat/coco, des tablettes de chocolat coeur de coco, des calissons pistache/chocolat/coco ...

Cette fois, j'ai préparé mon gâteau au chocolat préféré (recette ici -clic !) avec du chocolat au lait à pâtisser, je l'ai coupé en deux (chaque part l'une après l'autre : il est trop moelleux/fondant pour être coupé d'un seul coup horizontalement), et je l'ai fourré avec ma "confiture de coco" maison (recette ici -clic ! ).

Ouais, bein ça déchire grave.
Euh, pardon : diantre, que cela est bon ;-)

19.6.11

le Landau et ses Bébés (gâteau décoré)

Depuis quelques jours, je suis tata de triplés. Vous avez bien lu. Des triplés. Ma petite soeur a accouché de deux beaux garçons et d'une belle petite fille. Moi, je dis "respect": j'ai deux enfants, qui sont arrivés l'un après l'autre, avec trois ans d'écart, et je trouve déjà que c'est un boulot phénoménal, mais alors là, des triplés, waow. Respect.

C'est mon beau-frère, le papa des triplés donc, qui m'a lancé un défi. Préparer un gâteau pour fêter cette triple naissance avec ses collègues de travail. Etant donné que pour les gâteaux je suis comme les scouts ("toujours prête"), j'ai relevé le défi. Quelques cogitations plus tard, j'avais mon idée : un gâteau-landau.

J'ai réalisé un biscuit de Savoie dans mon bol sphérique en inox (contenance 2,1 litres). Je l'ai recouvert de pâte d'amande rose. J'ai peint le drap-housse avec du colorant alimentaire blanc. La couverture est en pâte d'amande verte. J'ai fabriqué les triplés et l'ours en peluche avec de la pâte d'amande blanche. J'ai mis du "blush" (du banania) sur l'ourson pour lui donner un aspect velouté. Les roues sont des rouleaux de réglisse, les jantes des smarties violets. La poignée du landau, c'est un carambar que j'ai torsadé.

Pour le biscuit de Savoie : fouetter 6 jaunes d'oeufs avec 215 grammes de sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse et augmente de volume. Incorporer 85 grammes de farine et 85 grammes de maïzena en fouettant vivement. Ajouter délicatement les 6 blancs d'oeufs battus en neige ferme.

J'ai ajouté de la vanille pour donner un peu plus de goût au gâteau. Le gâteau devait cuire 55 minutes à 150°C, mais cela n'a pas suffi, j'ai prolongé la cuisson de 10 minutes environ à 180°C.

Voilà, bienvenue à mes neveux et nièce, et longue vie aux triplés !

12.6.11

le Cheesecake du Surfeur (gâteau décoré)

Ce week-end, nous étions invités aux 40 ans d'un ami de Bergamonsieur. Sachant que d'une part l'ami en question est féru de planche à voile, surf, etc. et que d'autre part les invités s'étaient cotisés pour lui offrir une nouvelle planche de surf, je me suis proposée pour préparer le gâteau d'anniversaire, avec ma petite idée en tête : un gâteau "spécial surf". Je me suis largement inspirée d'un gâteau vu sur un forum, en le modifiant "à ma sauce".

Pour la base, c'est ma recette de cheesescake au citron, dans laquelle j'ai remplacé les 20cl de crème fraîche par 250g de faisselle, pour avoir quelque chose de moins gras (le Philadelphia est déjà assez gras à lui tout seul).
Comme je n'aime pas trop les glaçages traditionnels (crème au beurre ou glace royale), et parce que je voulais un effet vraiment translucide pour l'eau, j'ai repris la technique de la "fondue de schtroumpfs" (cf mon gâteau "piscine"). J'ai décapité quelques bonbons schtroumpfs et les ai fait fondre à la casserole. Comme pour la piscine, j'ai protégé le gâteau avec une feuille de papier azyme, pour pouvoir décoller facilement "la mer" du gâteau.

Le grand surf et le palmier sont en pâte d'amande, les petits surfs aussi. J'ai coloré la pâte d'amande du tronc avec du cacao en poudre. Le sable, c'est de la poudre d'amande.
Vous avez vu les petites tongs (en pâte d'amande aussi) ?
Je crois bien que les invités ont été bluffés. Le principal intéressé aussi, il n'en revenait pas : "parce que c'est toi qui l'as fait ???". Ils se sont tous mis à photographier le gâteau, les flashes crépitaient, pour un peu on se serait cru au milieu des paparazzi à Cannes ;-)

Et le cheesecake ? Il n'en est pas resté une miette.

25.5.11

Viennoises au Chocolat pour le goûter des petits (et des grands !)

Je ne publie pas souvent, en ce moment, mais je "pâtisse" presque tous les jours. Je manque de temps pour tout poster. Mais ce soir, je suis tranquille, alors je vous présente une nouveauté : des viennoises aux pépites de chocolat. Bergamoustique adooore les viennoises de la boulangerie, alors je me suis dit qu'il fallait que j'essaie d'en faire moi-même. Je me suis donc lancée, et mise à la recherche de LA recette.
Oh, je n'ai pas cherché longtemps, dès qu'il s'agit de boulangerie ou viennoiserie, je file sur le blog de Sandra, "Le Pétrin", c'est THE référence. Une valeur sûre. Et hop, j'ai trouvé sa recette(clic!).

Bon, comme 1) je suis une grande gourmande - 2) 1kg de farine c'est plus pratique à peser que 500g - 3) un cube de levure utilisé entièrement c'est plus pratique que 1/2 cube, j'ai fait double dose. Yep, 1kg de farine. Autant dire que mon Kenwood n'a pas bossé pour des clopinettes. Bein vous savez quoi ? J'ai fait 8 grosses viennoises. Oui, 8. Mon plan de travail était rempli. Il n'y avait plus 1 cm² de libre.

La recette :

Viennoises au chocolat
(pour 8 viennoises de compète')

1kg de farine
1/2 litre de lait
1 cube de levure de boulanger
2 oeufs
100g de sucre
20g de sel
140g de beurre
des pépites de chocolat


Mettre tous les ingrédients à température ambiante.
Délayer la levure fraiche émiettée dans le lait. Ajouter la farine et le sel puis le sucre et les oeufs et mélanger pour bien amalgamer. Pétrir pendant environ 10min jusqu'à ce que la pâte forme une boule qui se décolle des parois. Réajuster si nécessaire en ajoutant de la farine selon la consistance de la pâte qui ne doit pas être collante.
Ajouter alors le beurre ramolli morceaux par morceaux et continuer à pétrir jusqu'à incorporation complète: la pâte est souple, lisse, élastique et non collante. Incorporer les pépites de chocolat, pétrir quelques instants. Couvrir et laisser lever 1h.
Rabattre la pâte (la soulever et la faire retomber) puis remettre à lever pendant 1h.

Verser la pâte sur un plan légèrement fariné, diviser en pâtons, laisser détendre 15min sous un torchon. Façonner chaque morceau en pain allongé, faire des incisions parallèles avec une lame de rasoir et transférer sur une plaque de cuisson tapissée de papier sulfurisé et laisser lever 1h-1h30 couvert.
Dorer à l'oeuf entier battu avec une pincée de sel.
Cuire au four préchauffé th7 (210°C) pendant 15min environ.


A vrai dire, j'ai un peu triché :
- Je n'avais pas de pépites de chocolat (de toute façon celles du commerce ne sont pas terribles) alors j'ai pris une plaque de chocolat à pâtisser que j'ai coupée en petits morceaux. Nickel.
- Comme je suis une grande paresseuse, j'ai mis tous les ingrédients d'un coup (sauf le chocolat) dans le robot, et c'est parti mon kiki. Nickel aussi.
- Comme je suis une grande impatiente, je n'ai pas exactement respecté les temps de repos... Pas grave, résultat nickel quand même :)
Deux remarques : j'avais un peu diminué la dose de sel, je n'aurais pas dû (pourtant, je le savais, les recettes de Sandra sont des valeurs sûres), il faut vraiment les 20 grammes (qui seront répartis dans 8 viennoises, ça va). D'autre part, j'ai mis 200 grammes de chocolat, j'aurais pu en mettre plus. 400 grammes, ce serait pas mal.

Nous en avons mangé quelques-unes le jour même, un délice. J'ai congelé les autres (déjà cuites) dans des petits sacs congélation. J'en ai décongelé une hier, sans la sortir du sac, elle est restée bien moelleuse, impeccable.

Voilà, c'était super bon, nous nous sommes tous régalés.

17.5.11

des Shortbreads, parce que je le veux bien :)

J'adoooore les Shortbreads, vous savez, ces biscuits écossais pur beurre. Même ceux du commerce (d'une célèbre marque qui commence par W) sont bons. Déjà, rien qu'en regardant l'étiquette, la composition est engageante : farine, beurre, sucre. Pas de E-bidule-truc, pas d'émulsifiant machin-chose, pas de glutamate monosodique de je-sais-pas-quoi. Rien que du vrai. Alors j'en achète souvent. Mais il n'y a pas toujours mes préférés, les "nature", sans pépites de chocolat, alors je les fais moi-même. Parce que, les shortbreads, c'est trop facile. La recette se trouve ici(clic!) . Le seul défaut de ces biscuits, c'est que je n'arrive pas à m'arrêter, je finis toujours le paquet (si je les ai achetés) ou la fournée (si je les ai faits).

Ah ! Si j'avais un blog salé, je vous montrerais mes feuilles de vigne farcies, que j'ai préparées moi-même, de A à Z. Le plus dur a été de trouver les feuilles non farcies : l'épicier chez qui je les achetais a disparu, c'est maintenant un cybercafé... pfff !


Allez, pour finir, une petite anecdote, véridique, dans mon collège ce matin : un élève (de 3ème, grand, donc) qui ne voulait pas que l'on ouvre la fenêtre a eu l'ingénieuse (hum !) idée de lécher la poignée de ladite fenêtre. Oui, vous avez bien lu, il a léché la poignée. Beuuuurk. Pour dissuader l'auditoire de toucher la poignée. Inutile de vous dire qu'il a réussi son coup...

5.5.11

Bébés-Tourtes (chocolat/coco et pomme/cannelle) : aussi mignonnes que bonnes

Cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas utilisé mon appareil à tourtes. Ca m'est revenu tout d'un coup, j'avais envie de bébés-tourtes. Elles auraient pu être salées, mais j'avais autre chose en tête depuis un petit bout de temps : essayer un coeur coco/chocolat.

Pour la confiture de coco, j'ai cuit dans une casserole 125g de noix de coco râpée avec 250g de sucre roux, 500g d'eau, une gousse de vanille fendue et grattée et une cuillère à café de rhum brun. Comme il y avait visiblement trop d'eau, j'ai égoutté l'ensemble (j'ai conservé le jus dans un pot de confiture, au frigo) et j'ai recuit le tout jusqu'à ce que la texture et la couleur me plaisent.


J'ai utilisé un rouleau de pâte feuilletée du commerce, que j'ai découpée comme il faut, et j'ai garni chaque tourte d'un peu de confiture de coco et de deux carrés de chocolat au lait. Hop, 8 minutes dans mon appareil à tourtes et le tour était joué. J'ai obtenu des petites tourtes chocolat/coco, un genre de minis-galettes des rois fourrées "bounty" :)


J'ai aussi préparé quelques tourtes à la compote de pommes (des chaussons aux pommes - soucoupes volantes, en somme). Dans certaines, j'ai préalablement déposé quelques brisures de spéculoos. Hmmm ! Des chaussons aux pommes/cannelle.


Pour plus de détails sur mon appareil à tourtes, je vous invite à lire ce billet(clic!).


Un truc étrange : le "jus" de coco que j'avais laissé au frigo dans un pot de confiture s'est séparé en deux phases : en bas, un sirop ambré très parfumé, et en haut, un genre d'opercule blanc, un peu comme de la cire, d'environ 1cm d'épaisseur. J'ai sorti le truc (l'opercule) en question, j'ai croqué dedans : un délice ! Je lui ai vite réglé son compte :)


Je ne me lasse pas de ces bébés-tourtes. J'adore leur look (pour ne pas dire leur frimousse). Elles sont toutes petites, toutes mignonnes, et elles tiennent dans la main.


[billet non sponsorisé, comme d'hab. Mon appareil à tourtes est très vieux. Ceci dit, en tapant "cupcake maker" ou "pie magic" ou "pie & co" dans votre moteur de recherche préféré, vous devriez trouver votre bonheur ;-]

27.4.11

le Broyé du Poitou

Le Broyé du Poitou. Ca c'est un nom intéressant. La première fois que je l'ai entendu, j'ai cru que c'était une blague que l'on réservait aux non-initiés (un peu comme le dahu). Après avoir appris que c'était un dessert et non une obscure tripaille, j'étais obligée de goûter ce truc.

Le Poitou, je vois bien ce que c'est. Mais le broyé, là, j'étais vraiment intriguée. J'ai fait quelques recherches, mais je n'ai pas réussi à remonter longtemps en arrière, je n'en ai trouvé aucune trace dans mes livres anciens, par exemple.

Sur le site de la Confrérie du Broyé du Poitou (incroyable ! il y a des personnes presque aussi dingues que moi sur ce genre de sujet !) j'ai lu que « Ce gâteau très friable se partageait en donnant un coup de poing en son centre ce qui avait pour effet de le "broyer" d'où son nom. Coupé en petits dés, il s'offrait autrefois à l'église pendant la messe les jours de communion et de mariages. Chacun choisit alors un morceau à la taille de son appétit, ou plutôt de sa gourmandise ».

Bein le coup de choisir un morceau à la taille de mon appétit, moi ça me va bien. Parce qu'il faut que je vous explique quelque chose : mon papa est capable de partager n'importe quel gâteau ou n'importe quelle tarte en x parts parfaitement équitables. En 2, 4 ou 8 certes c'est facile, en 6 ou 12 ça peut encore aller (surtout quand on sait que le cosinus de 60° vaut 0,5) mais en 7 par exemple, là ça commence à être chaud. Mon papa, lui, il sait le faire. Le plus fort, c'est mon père. Un jour, il y a une douzaine d'années, Bergamonsieur, voulant le piéger, lui a dit : "moi, je veux la plus grosse part de crumble" (ma mère fait le meilleur crumble au monde - aux pommes, évidemment). Alors ils ont sorti la balance, ont vérifié que les assiettes faisaient toutes le même poids, et ils ont pesé toutes les parts. Elles étaient identiques. Ouais. A moins de 5 grammes près. Balèze, hein ?
Alors là, fiche en l'air les savants calculs de mon père (il ne connait pas les cosinus, il utilise une histoire de minutes) d'un bon coup de poing au milieu du gâteau, ça a de quoi ébranler vos convictions (c'est assez jouissif, il faut le dire - de mettre un coup de poing, pas de fusiller les calculs de mon papa), le tout pour mon plus grand bonheur : je peux enfin prendre une part énooorme sans que l'on puisse me dire quoi que ce soit [en réalité on ne me dit jamais rien, ils sont habitués] (:-D)

Allez, la recette, maintenant. C'est celle de la Confrérie en question.

Broyé du Poitou

1 oeuf
125g de sucre
125g de beurre à température ambiante
250g de farine
du sel (sauf si le beurre est salé)
( +1 jaune d'oeuf, pour dorer)

Dans un saladier, mélanger l'oeuf et le sucre. Incorporer le beurre puis ajouter la farine (et éventuellement le sel). Mélanger juste ce qu'il faut pour que la pâte s'amalgame et forme une boule. Etaler (sur une plaque assez grande) la pâte (à la main ça va plus vite) en un disque de 8 millimètres d'épaisseur (pas plus). Faire des dessins avec une fourchette, puis dorer la galette avec le jaune d'oeuf battu. Enfourner à 180°C pendant une vingtaine de minutes, jusqu'à ce que le broyé soit doré. Laisser refroidir. Au moment de déguster, asséner un bon gros coup de poing au milieu, et voilà, vous avez un Broyé.

Il existe des controverses : certains disent qu'il n'y a pas d'oeuf dans le Broyé du Poitou (sinon c'est une galette charentaise...), d'autres soutiennent que ce n'est pas du beurre salé mais du beurre doux et qu'il faudra donc mettre du gros sel dans la pâte, qu'il y a / n'y a pas de levure dans la pâte... Moi, je m'en tiens à la recette que j'ai croisée le plus souvent sur le web (et puis c'est celle de la Confrérie qui "défend et promeut le Broyé du Poitou", alors).

Le résultat : super bon. Comme les sablés de chez le boulanger (c'était ma pâtisserie favorite, avant, à la boulangerie, quand j'étais petite, mais tous ceux que j'ai pu goûter depuis 20 ans ne sont pas terribles, pas sablés ou pas tout frais...). Attention à ne pas dépasser 8 mm d'épaisseur avant cuisson, sinon le centre du broyé risque de ne pas être assez friable. Bref, une recette à garder, qui rappelle un peu celle des Shortbread, avec un oeuf qui donne un goût différent.

Certains disent "Broyé Poitevin", mais c'est un peu snob, je trouve. Alors pour moi ce sera "Broyé du Poitou", ça sonne authentique. Que de bons ingrédients, et un bon coup de poing à la fin :)